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passé défini.
J’aîma. Ji finiha. Ji d’va. Ji rinda.
T’aîmas. Ti finihas. Ti d’vas. Ti rindas.
Il aîma. I finiha. I d’va. I rinda.
Nos aîmîs. Nos finihîs. Nos d’vîs. Nos rindîs.
Vos aîmîs. Vos finihîz. Vos d’vîz. Vos rindîz.
Il’ aîmît. Is finihît. Is d’vît Is rindît[1].


Comme on le voit, les deux temps n’ont de forme spéciale qu’au singulier ; au pluriel, ils se confondent.

Pour nous résumer, disons que, selon nous, l’imparfait en ais dérive d’une forme analogue au présent latin, laquelle a fait disparaître la forme en ève : le liégois nous montre la transition, où la forme en ève ne subsiste qu’au singulier, empruntant son pluriel à la forme en ai, qui, malgré son sens d’aoriste, nous paraît de même origine que notre imparfait en ais.

En ce qui concerne la formation de l’imparfait du subjonctif, elle est tout bonnement incompréhensible dans la thèse de l’École. Comment des peuples d’origines si diverses, à ce qu’elle dit, se seraient-ils entendus pour ne garder, des temps passés du subjonctif latin, que le plus-que-parfait, qui ainsi serait devenu : amasse, en vieux français ; ames en provençal ; amassi, en italien ; amase, en espagnol ?

Dans notre hypothèse, les romans, tous d’origine commune, auront simplement formé le temps passé de leur subjonctif en ajoutant au radical verbal des terminaisons

  1. Grammaire élémentaire liégeoise de L. M. Liège, P. Renard, 1863.