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que le latin est moins riche que le grec, l’optatif-conditionnel se confondant avec le subjonctif.


Venons-en aux langues romanes :

Elles n’ont que cinq formes communes avec le latin ; ce sont : le présent et l’imparfait de l’indicatif ; le présent et l’imparfait du subjonctif, et le passé défini. (L’impératif n’a pas de formes spéciales.)

L’imparfait mérite un examen attentif.

Voici, d’après Diez, les formes des premières personnes de ce temps dans les principales langues romanes, aux trois conjugaisons (les verbes français en oir ne figurent pas au tableau, car ils ne forment pas, à proprement parler, une conjugaison à part) :


1re conjugaison. 2e conjugaison. 3e conjugaison.
Italien cantava. vendeva. partiva.
Espagnol cantaba. vendia. partia.
Portugais cantava. vendia. partia.
Provençal cantava. vendia. partia.
Vieux français (bourguignon) chanteve. vendoie. partoie.


Après avoir jeté un coup d’œil sur ce tableau, on s’étonnera sans doute des observations suivantes de M. Brachet : « Abam devint en français, suivant les dialectes (et en allant du midi au nord), ève, oie, eie, oue. C’est ainsi qu’amabam devint en dialecte bourguignon amève, en dialecte de l’Île-de-France, ou français, amoie, en dialecte normand, amoue. Le dialecte de l’Île-de-France ayant peu à peu supplanté les autres, son imparfait oie prévalut et devint le type de notre imparfait actuel. »