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nous trouvons qu’elles offrent deux genres de terminaisons : 1° vi ou ui : amavi, monui ; amaveram, monueram, etc. ; 2° i : legi, legeram, legero, etc. Ces deux genres de terminaisons nous montrent que nous avons évidemment affaire à des temps composés, et dans la seconde série, nous n’avons pas de peine à reconnaître le verbe esse accolé au radical du verbe legere.

Dans le v (u) du premier genre de terminaisons, devons-nous voir une lettre euphonique ? Nous le pensons d’autant moins que nous voyons l’u employé dans certains verbes de la troisième conjugaison, où il ne saurait être question d’euphonie, comme dans colui, consului. Ce vi ou ui représente donc fui, comme on le reconnaît pour potui. L’emploi de ce double auxiliaire à l’actif doit d’autant moins nous étonner qu’au passif nous voyons les temps composés se conjuguer indifféremment avec esse ou avec fuo ; ce n’est que rarement qu’une certaine nuance sépare l’emploi de ces deux auxiliaires.

Dans cette hypothèse, les formes amarunt, audierant, amassem, etc., ne doivent pas être considérées comme des formes contractes, mais comme des composés avec esse à côté des formes qui ont pris fuo.

Pour les voix, il est évident que la forme passive moyenne doit être, comme en grec, attribuée au moyen : les verbes déponents sont là pour le démontrer. Du reste, en décomposant les finales du passif, on trouve dans l’r caractéristique le pronom réfléchi[1], tout comme dans

  1. L’assimilation de l’r et de l’s est habituelle en sanscrit. Les mots en or et ur latins équivalents à une terminaison en os et us.