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le roi dit. Ce même participe est employé au masculin et au féminin, au lieu d’un passé actif ou passif à un mode personnel : Tasya duhitâ sarpêna dançitâ mrtâ ca, sa fille (fut) mordue par un serpent et (fut) morte (mourut). C’est, on le voit, un véritable temps composé, avec l’auxiliaire sous-entendu (comme dans les langues slaves modernes). On peut donc y voir une transition aux passifs actuels.

Les langues slaves forment leur verbe réfléchi en ajoutant à l’actif le suffixe sa, abréviation du pronom réfléchi sebia, et leur passif au moyen d’un participe et de l’auxiliaire : elles n’ont donc pas de voix à proprement parler.

Il nous reste à parler des modes. Constatons, pour être bref, que le grec seul a l’indicatif, l’impératif, le subjonctif et l’optatif à tous les temps, sauf au futur, où manquent l’impératif et le subjonctif. En sanscrit, l’indicatif seul est à tous les temps, l’optatif, au présent et à l’aoriste, et l’impératif au présent seulement. Quant au subjonctif, il est au présent et à l’imparfait dans le langage védique, mais il a disparu dans le sanscrit classique.

Les langues slaves ont l’indicatif et l’impératif. Le subjonctif-optatif est représenté par la particule by jointe à la forme verbale du passé. Ce by n’est autre chose que la troisième personne du singulier de l’ancien aoriste de l’auxiliaire.

De ces trois rameaux similaires, le grec est le seul où les modes aient acquis de l’importance. Sur ce point, il forme transition au groupe romano-germanique.

Lorsque nous examinons attentivement la conjugaison latine, nous reconnaissons qu’elle a dû avoir été créée d’abord au point de vue des aspects. En effet, les termi-