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Aspect imparfait. Aspect aoriste. Aspect parfait
Présent. Présent. Manque. Parfait.
Passé. Imparfait. Aoriste. Plus-que-parfait.
Futur. Futur 1er. Futur 2e ou futur 1er. Manque à l’actif.

Le sanscrit et le grec ont encore, outre la voix active, les voix moyenne et passive, la dernière dérivée de la seconde.

En sanscrit, le moyen se caractérise par l’ê de la terminaison, lequel semble provenir de la gunification (renforcement de la voyelle par la pré-position de a) de l’i de l’actif ; de même, en grec, les terminaisons µαι, ται, σαι[1] peuvent être rapprochées de µι, τι, σι, de l’actif des verbes à redoublement.

Quant au passif sanscrit, il se forme du moyen par l’intercalation d’un y entre le radical et la terminaison. Encore n’existe-t-il que dans l’aspect imparfait (ce que l’on appelle les trois modes du présent et de l’imparfait). De même, en grec, le passif emprunte ses temps au moyen, sauf ceux du futur et des aoristes premier et second, les deux premiers se distinguant du moyen par l’insertion du suffixe θη entre le radical et la terminaison (à rapprocher du suffixe d’un des futurs sanscrits).

Les formes composées du participe et de l’auxiliaire à la manière latine ne se rencontrent en grec qu’au subjonctif et à l’optatif du parfait moyen-passif. Cela n’existe pas en sanscrit, mais nous y trouvons un participe parfait passif neutre employé sans auxiliaire dans le sens d’un verbe à un mode personnel : raǵnâ uktam (a rege dictum),

  1. D’après Schleicher, µαι serait mis pour µαµι et constituerait un redoublement de la terminaison, mais il ne donne pas les motifs de son assertion.