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C’est ainsi que furent créés le futur et l’aoriste premiers (λύσω, ἔλυσα) où le σ, caractéristique de ces deux temps, trahit la présence de l’auxiliaire. Ces deux nouvelles formes ont en partie effacé les anciennes, surtout pour le futur, qui sert aux deux premiers aspects. Le parfait, lui, n’a reçu de futur qu’au moyen passif : λελύσοµαι. Il en est de même en sanscrit, où l’on doit attribuer à la présence de l’auxiliaire le s de l’aoriste et le sy du futur et du conditionnel. (Les terminaisons de ce dernier correspondent du reste, à la longue près, à celles de l’optatif de as.) Il y a encore un autre futur, composé de la racine, du suffixe (nomin. de tṛ, le tor latin, indiquant l’agent) et du présent de as.

Le parfait a reçu aussi un temps composé, consistant en une forme verbale suivie du parfait de as, de bhû, ou encore de kṛ, faire.

Quant aux langues slaves, elles ont formé deux passés, composés d’un adjectif verbal et du passé de l’auxiliaire. Ce dernier a disparu dans les langues slaves modernes, où il ne reste plus que l’adjectif verbal. Les deux passés différent entre eux par le thème, celui de l’aspect imparfait étant plus allongé, ou bien, comme pour le futur, s’il n’y a qu’un thème, l’aspect parfait et aoriste (qui n’en font qu’un dans le rameau slave) est accompagné d’une préfixe.

L’aspect imparfait s’est accrû d’un futur composé formé de l’infinitif et du futur de l’auxiliaire.

Pour qu’on puisse se faire une idée d’ensemble de toutes les considérations que nous venons de présenter, nous dresserons un tableau où l’on verra comment en grec l’idée de temps s’est combinée avec celle d’aspect, à l’indicatif :