Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 21.djvu/378

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 366 —
ii. — religion et alphabet.

Dans son numéro de janvier-mars 1888, la Revue des Études juives rappelle un argument, assez drôle, que les rabbins du moyen âge opposaient aux chrétiens. Ils prétendaient que l’alphabet latin porte en lui-même la condamnation d’un des principaux dogmes du christianisme. En effet, on trouve dans cet alphabet les trois lettres l, m, n, qui se suivent, et qui sont appelées elle, emme, enne, ou plus simplement el, em, en ; or, en hébreu, êl est « Dieu », em « mère », et en « il n’est pas » ; el em en signifient donc : « Dieu n’a pas de mère ».