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Ces deux citations montrent les Basques armés de dards ; Aymeric, de son côté, dit qu’ils en ont toujours deux ou trois à la main ; en 1587, Poça décrit encore les Biscayens de la montagne comme portant toujours « vna lança larga, con vn dardo o dos » (De la antigua lingua, etc., de las Españas, Bilbao, 1587, petit in-4o, feuillet 38 recto). De Lancre, de son côté, dit que même les prêtres basques, en 1609, se promenaient « la demy-pique en la main » (Mauvais anges, 1613, p. 425).

M. Webster cite deux autres textes du XIIIe siècle où se trouve avec l le mot qui nous occupe. Je crois utile de reproduire ici ces passages.

Le premier est tiré de la Topographia Hiberniœ, par Gérald Barry, dit de Cambrie[1] (chap. viii, De Gurguntio, Brytonum rege qui Basclenses in Hyberniam transmisit, et eandem ipsis habitandam concessit) : « Sicut Brytannica refert historia : rex Brytonum Gurguntius nobilis ille Belini filius, et Brenni famosissimi nepos, rediens a Dacia, quam olim a patre suo subactam, et sibi jam rebellem iterum subjugaverat : apud insulas Orchadum classem inuenit : quæ Basclenses de Hyspaniarum partibus ilhic advectaverat. Cum ergo duces eorum ad Regem accessissent, et inde huc advenerint, causamque adventus (ut aliquam scilicet terram in Occidentis partibus habitarent) ei proposuissent : cum etiam tantopere jam fla-

  1. C’est Girald Barry qui avait pris l’habitude d’ajouter aux litanies catholiques le verset : A malicia monachorum, libera nos, Domine ! M. Hyacinthe Loyson rappelait, dans un de ses derniers sermons, un mot de M. Darboy, archevêque de Paris : « Au dicton de Hobbes, homo homini lupus, on ajoute souvent sacerdos sacerdoti lupior ; on pourrait dire encore mieux monachus monacho lupissimus. »