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même le sibilus des sifflantes. Nous nous bornons, pour le moment, à constater le fait. Tout le monde n’entend pas comme M. Hübschmann le terme d’aspirée et ne le réserve pas aux seuls sons complexes ; nous l’avons employé dans un sens plus général et plus correct. Aspiré par soi-même n’indique pas un son double[1]. Toutefois il est bon de distinguer, comme M. Hübschmann le fait, ces deux espèces de lettres et de réserver, par exemple, le nom d’aspirées aux sons complexes. La question est donc de savoir si l’Avestique possède des lettres aspirées, ce mot étant pris dans l’acception reçue en grammaire sanscrite, ou si toutes les lettres qui dérivent des tenues et moyennes : k, t, p, g, d, b, c, se prononcent par une spiration simple. M. Hübschmann affirme qu’il en est ainsi et appelle toutes ces lettres des spirantes ; nous les appellerons spirées. Ce sont d’après l’ancienne transcription les k, g, t, d, p, b, spirés, savoir :

kh, gh, th, dh, f, et w.

Le docte auteur ne nous dit pas quel son il leur attribue, il se contente de les qualifier comme il a été dit. Cependant ce serait une des premières choses à faire ; car une désignation vague ne sert qu’imparfaitement la science et ne fournit à la théorie qu’un fondement peu solide. On doit en phonétique opérer non sur des signes,

  1. On confond, bien à tort, l’explosive aspirée, tenue ou moyenne, avec l’aspirée du même ordre ; par ex. le k aspiré avec l’aspirée gutturale forte.