Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 12.djvu/98

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 88 —

Les pronoms moi, toi, sont, je crois, de tous les mots ceux qui subissent les plus grandes variations ; j’en connais cinq prononciations différentes :

Moue, mé, ma, mai, meu.
Toué, té, ta, tai, teu.

D’autres mots, sans avoir autant de variations, se prononcent cependant de deux ou trois manières :

Adesa, adesé, adesai, à ce soir. — Anva, anvé, anvai, orvet. — Bléna, bléné, blénai, blé noir. — Sa, se, sai, soif. — Fra, fré, frai, froid. — Hare, hère, brouillard, etc.


terminaisons.

La terminaison française eau devient iau ou é et et, parfois dans le même pays :

Couteau, coutiau, couté ; — chapeau, chapiau, chapé ; — château, châtiau, châté ; — morceau, morciau, morcé, etc.

La finale l ne se fait pas sentir en général :

Bouvreu, bouvreuil ; cheva, cheval ; fi, fil ; deu, deuil ; hôte, hôtel, maison ; seu, seul ; ava, aval, etc.

Souvent d’ailleurs les consonnes finales tombent dans le patois gallot, qui, comme toutes les langues populaires, a une tendance à abréger :

Respé, respect ; no, noc ; mié, miel ; , bec ; beu, bœuf, etc.

Nombre de mots en eurs ou en eur se prononcent eux ou oux, formes qui se retrouvent dans un grand nombre de patois : ailleurs, aillous ; laboureur, labourous.