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conséquent toutes les garanties désirables, et je ne saurais trop le remercier du précieux concours qu’il a bien voulu nous apporter.

Il n’existe guère, pour l’étude du patois de Bayonne, qu’un seul livre : les Fables causides de La Fontaine en bers gascomis, Fiayonne, Paul Piuvel-Dubart[1], 1776, in-8o de 284 et x p., avec litre et frontispice gravé de Moreau le jeune. Mais ce livre, qui est un véritable chef-d’œuvre typographique, est devenu assez rare même dans le pays.

Ce patois se rattache incontestablement au dialecte béarnais ; comme lui, il est notamment caractérisé par la singulière préfixation de la particule que à toutes les formes verbales, même à celles de l’indicatif. Le prince L.-L. Bonaparte vient de publier à ce sujet une note sur laquelle je dois appeler toute l’attention des romanistes : Sur le caractère pronominal du monosyllabe béarnais « que » (Londres, 3 avril 1878, A p. in-8® ord.). Il commence par rappeler que le Béarnais dit que minyi, que caderà, que caderéin, pour « je mange, il tombera, nous

  1. Le titre porte l’orthographe fautive Duhard. Les Fauvet ont imprimé à Bayoune jusqu’en 1845. Le premier imprimeur de ce nom, Antoine Fauvet, dut s’y établir près les Carmes vers 1670 ; il mourut en 1701 et fut remplacé par son fils Paul. Celui-ci eut deux fils imprimeurs : Pierre, qui lui succéda en 1736, et Jean qui, dès 1731, avait établi un atelier séparé. Le fils de Jean, Paul, prit la direction de ce dernier atelier en 1760 ; c’est lui qui ajoutai son nom patronymique celui de Duhart, après son mariage, célébré à Hasparren le 12 juin 1764, avec Marie Duhart, fille du notaire royal de l’endroit. Pierre Fauvet avait épousé Anne Boudé, de la famille d’imprimeurs Boudé-Boé, de Bordeaux-Toulouse ; il avait fait son apprentissage chez les Lacourt, à Bordeaux.