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« Les hautes vallées du Zérafchane et de ses affluents supérieurs sont habitées par des tribus sur lesquelles on n’avait, avant le voyage de M. de Ujfalvy, que des renseignements extrêmement incomplets. Ces montagnards, appelés Galchas, qui portent aussi le nom de Tadjiks des montagnes, au lieu d’être un mélange de Tatars et d’Éraniens, comme la population du reste du Turkestan, sont des Éraniens, c’est-à-dire des Indo-Européens de race pure ; la langue qu’ils parlent est un dialecte éranien ; leur complexion physique est celle d’Indo-Européens ; leurs coutumes enfin ont conservé, en dépit de l’islamisme qu’ils professent, des traces nombreuses et profondes des antiques institutions de l’Éran et du mazdéisme ; c’est ainsi qu’ils ont gardé pour la pureté de la flamme un respect tout particulier, et que, contrairement aux autres Tadjiks, Persans, etc., qui n’ont point une horreur marquée pour le mensonge, ils sont restés francs et loyaux. Enfin les mensurations anthropologiques opérées par M. de Ujfalvy, avec un soin et un zèle des plus louables, ont démontré qu’il existe entre les Galtchas du Kohistan, débris demeurés intacts de l’ancienne race éranienne, et les populations de l’Europe qui appartiennent le plus certainement à la famille indo-européenne, d’incontestables et frappants rapports. »

Les populations de l’Europe auxquelles M. Girard de Rialle vient de faire allusion sont les descendants des vrais Celtes de la Gaule celtique de César, c’est-à-dire, en les énumérant dans l’ordre de la pureté de la race : les Savoyards de la montagne, descendants des anciens Allobroges ; les Auvergnats, descendants des anciens Arvernes ; et les Bas-Bretons, descendants des anciens Armoricains.