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éléments de leur civilisation, où ils ont perfectionné leur langue aryaque, mère de tous les dialectes aryens anciens et modernes, et d’où ils sont partis en divers sens pour conquérir et civiliser tant d’autres contrées du globe, après avoir couvert d’une population de plus en plus nombreuse, devenue exubérante, tout le bassin du lac Balkach, dont ils n’occupaient d’abord que la partie orientale.

C’est du reste uniquement faute d’avoir tenu compte de toutes ces données que personne n’était encore parvenu, que nous sachions, à fixer avec précision l’emplacement de l’Airyana vaeja. Ainsi, par exemple, les auteurs qui ont indiqué soit le plateau de Pamir, soit les vallées du Bolor ou de l’Hindou-Kbouch, n’ont pas eu égard au passage du Boundehesch qui nous reporte une dizaine de degrés plus au nord.

Quant à M. Menant, il s’était déjà, en 1864, autorisé du passage du Boundehesch et de la judicieuse remarque de Volney, pour dire à la page 19 des Écritures cunéiformes : « C’est au-delà de la Bactriane et beaucoup plus au nord, dans le pays où le plus long jour d’été est égal aux deux plus courts d’hiver, qu’il faut chercher l’origine des croyances religieuses qui ont fait vivre la Perse. » Il est donc certain que, s’il avait fait usage de la donnée qui exige la présence d’une mer, il eût dès lors attribué à l’Airyana vaeja la position que nous venons de lui assigner.

Enfin, la présence d’une mer dans la patrie aryenne nous fùt-elle contestée, sous prétexte que cette donnée repose uniquement sur des considérations philologiques, que nous n’en persisterions pas moins à considérer les