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Mais la première personne des impératifs était peu en usage, et la désinence uni elle-même est considérée par tous les indianistes comme une variante de la première personne du lêt, c’est-à-dire de l’ancien subjonctif en -âmi.

Nous ne pouvons donc pas partager l’opinion de ceux qui sont disposés h voir dans les pluriels des neutres en -uni des formes d’une origine récente et à envisager les pluriels védiques en â de ces mêmes neutres comme étant d’une formation plus ancienne. Le dialecte védique a conservé quelquefois des traces d’un langage plus primitif que celui du sanscrit classique ; mais nous y rencontrons aussi déjà çà et là des formes écourtées, rapides, consacrées par l’usage populaire. Les pluriels neutres en d, abrégés û’dni, nous paraissent être de ce nombre, et nous comprenons fort bien que la tradition brahmanique ait maintenu la forme plus allongée et plus complète en -âni, tandis que Baciriens. Grecs et Latins, au moment où se séparaient les membres de la grande famille, adoptèrent la forme plus svelte et plus populaire en a, et que même ils abrégèrent la voyelle. Comment supposer en effet que cet a bref ait été la désinence primitive des neutres ? Est-ce que, dans les cas si nombreux où le singulier des neutres se termine en -oi’, latin um, désinences qui sont des modifications du scr. am, un pluriel en -a ne présente pas une forme plus courte, plus incomplète que le singulier lui

    pràkrit mamammi), fait en zend mana. Le lithuanien forme tous les cas, à l’exceplion du noiniuatif usz, d’un thème man. Que l’on compare aussi le gothique meina. Ou remarquera que, dans la plupart des cas cités par nous, la permutation a lieu d’une langue à une autre ; elle a Heu d’une manière inconsciente. 11 n’en est pas de même de ï’n de la désinence dni d’une t’oruie primitive -âmi.