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insertion est plus particulièrement fréquente dans les neutres. Que l’on jette seulement les yeux sur les paradigmes suivants :


Nominatif et accusatif. vâri, tâlu, dâtṛi.
Instrumental vârinâ, tâlunâ, datṛina.
Datif vârinî, tâlunî, dâtṛini.
Ablatif, génitif vârinas. tâlunas, dātṛinas.
Locatif vârini, tâluni, dâtṛini.

Dans çivam-, neutre de çivas, la nasale n’apparaît qu’à l’inslrumenlal çivêna, qui comme les autres cas a la môme forme au masculin et au neutre. Qu’on ajoute encore en dehors du nominatif et de l’accusatif pluriel, et le génitif pluriel en -nâm^ les formes du duel enn* et en no« de ces mômes thèmes.

Ces thèmes ne sont-ils pas déclinés exactement comme si leurs nominatifs singuliers étaient : vâvin, tâliin, dàtriri ? Et des pluriels tels que têjànsi et yunji ne sont-ils pas la meilleure preuve que la nasale était considérée comme un desideratum de la déclinaison des noms neutres ? Nous sommes ainsi amené à conclure que cette nasale pourrait bien n’être que Xm du suffixe am destiné à exprimer la notion de l’accusatif d’abord, la notion du neutre ensuite. Cet iiiy il est vrai, nous ne le trouvions que dans les thèmes en a (çivas, ç/i-â, çivam) ; mais il était impossible de méconnaître sa présence dans les formes archaïques de inij &tm et dans celle de kim, neutre du pronom relatif. La déclinaison des thèmes en a, qui se rapproche sous plus d’un rapport de celle des pronoms, paraît avoir exercé une action régularisatrice sur la déclinaison des autres noms. 11 en est de même de la conjugaison dont