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bhyas ; en zend -byas, -byô ; en latin -bus ; en lithuanien -mus ; dans le vieux bulgare -mu. Dans la langue gothique m seul est resté, par exemple : hanu-m (gallis) ; hairta-m (cordibus), etc. Dans les datifs ou ablatifs latins, uobis, vobis, nous reconnaissons une modification insolite de l’antique bhyas. La terminaison -bis rappelle le singulier en -bi. Mais il n’en est pas de même des formes sanscrites osmabhyam, yushmabhyam. Ici le pluriel, déjà exprimé par le théine, n’avait pas besoin de l’être une seconde fois par la désinence.

Enfin le suffixe -am est employé au locatif des féminins polysyllabiques en â, i, w, où il se trouve placé après l’i, qui est le véritable exposant de ce cas ; ainsi : çivatj-àmâe çivâ « femina beata ; » nadyàm de nadi t fluvitis ; » vadhv-âm de vadku « mulier. » Nous savons déjà que le sens primitif du suffixe am est de fixer, de localiser, pour ainsi dire, l’objet auquel il s’agglutine. Si cet am est allongé dans le cas qui nous occupe, c’est qu’il s’ajoute ici à des féminins qui aiment la voyelle longue. Le même allongement du suflixe am se rencontre aux désinences du duel : kavi-bhy-âm (de kavi, ^oèle), pi tri-bhyd m (de pitri, père) ; (ivâin, yuvâm (duels de aham, tvam). Ici encore, l’allongement a un caractère purement virtuel.

§ 4. — Du suffixe am dans le pluriel des neutres.

Dans tous les cas cités par nous jusqu’à présent, l’emploi du suffixe am nous parait indubitable. Il y en a un pourtant où je crois le retrouver encore ; toutefois je serai moins affirmatif en face des vues bien différentes sou-