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nullement identique à la seconde syllabe du pronom de la première personne, aham. Ce suffixe paraît avoir une signification fortement démonstrative, si, comme nous n’en doutons pas, il forme le corps du pronom de la troisième personne, am-u, pour le nominatif duquel on emploie au masculin et au féminin la forme asau. Les formes pronominales imam, imâm ; imau, imé ; imás, imán, qui font partie de la déclinaison du pronom de la troisième personne ayam, iyam, idam (lat. hic, hœc, hoc), paraissent elles-mêmes avoir une parenté éloignée avec notre suffixe.

Ce dernier ne serait-il lui-même que le neutre du thème pronominal a, qui désigne quelquefois la première (aham, âwâm), quelquefois la troisième personne (ayam, asya, asmin) ? Ceux qui seraient de cet avis pourraient alléguer l’usage des accusatifs îm, sîm, kîm et du neutre kam, placés dans les Védas après d’autres mots auxquels ils donnent plus de force. Im et sim accompagnent surtout d’autres pronoms ; il en est de même de la particule id, quoique celle-ci se rencontre aussi fréquemment après des noms, et quelquefois même après le verbe. C’est à cet id qu’est venu se joindre notre am dans le neutre idam du pronom de la troisième personne qui fait ayam au masculin et iyam au féminin. (V. plus haut.)

§ 2. — Pronoms emphatiques et pronoms enclitiques.

Le sanscrit et le grec ne sont pas les seules langues indo-européennes qui aient éprouvé le besoin de donner dans certains cas plus de force et d’étendue à leurs pro-