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RECHERCHES

SUR L’ORIGINE DE LA DÉCLINAISON EN SANSCRIT


§ 1er. — Du suffixe am dans la déclinaison sanscrite.

Ce suffixe présente certainement un des problèmes les plus curieux de la grammaire sanscrite. Nous pensons réellement que si l’on parvenait à résoudre ce problème, à la satisfaction des maîtres de la science, une vive clarté se répandrait sur les origines de la déclinaison dans les langues indo-européennes. Les recherches qui vont suivre nous feront-elles découvrir ce que nous cherchons ? Nous n’osons l’affirmer. Nous nous tiendrions pour satisfait si, du moins, elles nous faisaient trouver « chemin faisant » du nouveau que nous n’avions pas cherché, et dont, en commençant ce travail, nous ne nous étions pas avisé.

La désinence am ne désigne pas — on le sait, du reste — un cas déterminé : nous la trouvons placée indifféremment après le nominatif (aham, moi ; tvam, toi), l’accusatif (mâm, tvâm), et même le datif (mahyam, à moi ; tubhyam, à toi). Elle ne désigne pas le nombre, puisqu’elle se rencontre aussi bien après le singulier (ah-am,