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L’HISTOIRE DES ROIS MAGES.



Die heil’gen drei Kœnig’ mit ihrem Stern,
Sie essen, sie trinken…
(Goethe, Epiphaniasfest.)


I


« Ces trois saints rois, avec leur étoile, ils mangent, ils boivent », et, ajoute la chanson, ils n’aiment pas à payer : sie zalen nicht gern. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir de l’or ; la tradition populaire et la plupart des artistes qui l’ont interprétée les en ont richement pourvus. Voyez surtout la splendide Adoration des Mages de Rubens, au Louvre. Mais notre épigraphe ne se rapporte pas aux saints rois de la légende ; elle fait allusion à la parcimonie, souvent excusable d’ailleurs, des rois dits de la fève, auxquels incombent les frais des bacchanales du roi-boit. Cela a ainsi été de tout temps en France, en Allemagne, en Suisse et ailleurs, et Gœthe ne fait que répéter dans les vers susdits un dicton qui a cours dans