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seconde, répondant à Vénus et au jour du vendredi, l’était en blanc. Ensuite arrivait un étage de couleur rouge, celui de Marduk et du jeudi, le rouge pouvant se confondre assez facilement avec la teinte orange. Puis apparaissait un autre étage peint en bleu ; celui-ci devait régulièrement être attribué à Nébo et au jour du mercredi. Les autres assises ont disparu ; mais c’est avec toute raison, suivant nous, que, dans l’essai de reconstruction par lui donné de ce monument, M. Place applique le rouge vif au cinquième étage (celui de Nirgal et du mardi), tandis que les sixième et septième se trouvent naturellement le premier argenté, et le suivant doré.

En tous cas, la nature même du monument ninivite prouve assez le caractère éminemment astrologique de tout ce symbolisme. Ne serait-il pas permis de supposer que les sept enceintes dont parle Hérodote ne constituaient réellement pas le palais de Déjocès, mais formaient simplement la pyramide d’un temple des planètes et d’un observatoire, contigu à la demeure royale et en formant pour ainsi dire une dépendance ? Enfin ne pouvait-on pas même conjecturer que ce droit d’élever des tours destinées à l’étude des corps célestes constituait chez les populations sabéistes de l’Asie occidentale un attribut de la souveraineté ? Ainsi, dans notre vieille législation française, la possession d’un pigeonnier attenant au manoir, le droit de flanquer un château de tourelles, étaient considérés comme autant de privilèges seigneuriaux.

Enfin un savant explorateur anglais constata l’existence d’un monument analogue à Babylone[1]. Ayant fait faire

  1. M. Rawlinson, On the Birs Nimrud, etc., chap. ii, p. 6 et suiv.