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de visu. Il avait parcouru et visité le littoral asiatique de la Méditerranée et l’Égypte ; quant aux régions situées au-delà du Tigre et de l’Euphrate, à toute la Haute-Asie, en un mot, elles lui furent connues seulement par le récit de voyageurs ou d’interprètes plus ou moins fidèles dans leurs descriptions.

Du reste, le témoignage d’Hérodote se trouve confirmé par les découvertes et fouilles des archéologues. Ce véridique écrivain n’a pas, comme différents autres narrateurs, pris pour choses réellement existantes certaines données exclusivement symboliques. Rappelons, à ce propos, ce fameux passage de Diodore, consacré au jugement des rois après leur mort[1]. Le crédule historien aura mal compris ce que lui disaient les prêtres égyptiens, ou bien son interprète l’aura trompé. Il a transporté dans ce bas monde la scène de la comparution des âmes devant Osiris et de leur jugement, que nous font voir tout au long les vignettes de certains manuscrits égyptiens[2]. Au contraire, l’existence de monuments à étages diversement colorés dans les pays ayant subi l’influence de la civilisation assyrienne est aujourd’hui chose indéniable.

Il y a de cela trente-cinq à quarante ans environ, l’on déblaya les ruines de l’observatoire ayant jamais dépendu du palais de Khorsabad (Hisir-Sargon ou Ninive). Les quatre assises inférieures de l’édifice seules subsistaient encore, toute la partie supérieure ayant été complètement détruite[3] ; or, la première de ces assises et la plus proche du sol, répondant à Saturne, était peinte en noir ; la

  1. Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, t. I, chap. xcxii.
  2. M. l’abbé Ancessi, Job et l’Égypte, chap. ii, p. 33, Paris, 1877.
  3. M. Victor Place, Ninive et l’Assyrie, t. I, atlas, pl. 36 et 37, Paris, MDCCCLXVII.