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de la hauteur de ses créneaux, en allant de la circonférence au centre.

D’après Chwolson et quelques autres orientalistes dont les travaux ont été résumés par M. Brandis, l’attribution la plus généralement suivie par les peuples de l’Asie occidentale et en partie même par nos astrologues du moyen âge aurait été la suivante[1] :

Or. Soleil. Electrum ou métal mêlé. Mercure.
Argent. Lune. Cuivre. Vénus.
Plomb. Saturne. Étain. Jupiter.
Fer, Mars.

Cette série diffère à quelques égards de celle que nous fournit Celse dans la citation d’Origène. Ce n’est que plus tard que les médecins s’avisèrent d’attribuer le vif argent à Mercure, d’où le nom souvent donné à ce métal en français. Un souvenir de cette vieille symbolique se retrouve jusque dans le nom de « sels de Saturne », par nous aujourd’hui encore appliqué aux sels de plomb. Ce sont seulement les astrologues d’une époque très-postérieure qui, oublieux de la donnée primordiale, s’avisèrent d’attribuer le bronze à Jupiter et le cuivre à Mars. Notre terme « arbre de Diane », donné à une sorte de cristallisation de l’étain, doit également trouver sa source dans quelque confusion de nature analogue.

Enfin, n’oublions pas que dans la langue des Kabbalistes, mâdim ou maadim, litt. « le rouge », signifie à la fois « fer » et la planète « Mars ». Le terme nâhâsh y possède également le quadruple sens de « serpent », de « cuivre », de « blanc » et de la planète « Vénus ».

  1. M. Brandis, Die Bedeutung der Siebentoren, etc., p. 266, en note.