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logue à celui dont nous nous servons encore aujourd’hui pour le compte des jours de la semaine. La seule différence, c’est que le dimanche aurait été consacré à l’astre des nuits, et le lundi à celui des jours.

Enfin, le fer était dévolu à Adar-Samdan, parfois désigné dans les monuments cunéiformes sous le nom de Shar Parzalli « roi du fer »[1]. Par contre, ce métal semble, à l’occasion, recevoir lui-même le nom de la déité à laquelle il se trouvait consacré. De là l’expression de « chaînes de Samdan » qui a tant embarrassé certains commentateurs, et ne signifie rien autre chose en réalité que « chaînes de fer ».

Nous trouvons ce même système d’affectation des métaux aux corps célestes, mais avec plus de développement, en vigueur chez les initiés aux mystères mithriaques, vers les premiers siècles de notre ère. Chaque métal, dans l’opinion de ces sectaires, paraît correspondre à une planète, et l’on n’en rencontre plus qui soient placés sous la protection du dieu des étoiles fixes ou des phénomènes atmosphériques. Voici ce que nous apprend Origène à cet égard[2] : « Les Persans, dit-il, possèdent quelque chose de semblable à l’échelle de Jacob. Dans leurs cérémonies du culte de Mithra, ils ont une figure symbolique représentant les deux grands mouvements du ciel : celui des étoiles fixes, d’une part, et de l’autre celui des planètes, et le passage des âmes à travers ces astres. Cette figure est une échelle avec sept portes, et une huitième en dessus. La première porte est de plomb, la seconde

  1. M. Fr. Lenormant, Essai sur Bérose, frag. i, p. 112.
  2. Origenes (Contra Celsum), t. I, liv. VI, § 218, Paris, 1733.