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s’accordent à placer le soleil en première ligne[1]. Peut-être même serait-il permis d’aller plus loin, et de supposer que dans les temps les plus antiques le soleil avait eu le pas sur les autres corps célestes. Ensuite, l’astronomie ayant commencé à faire des progrès, la lune aura obtenu le premier rang, par la raison qu’elle servait de régulatrice au calendrier ; enfin, à la suite d’une dernière évolution, elle se sera effacée devant l’astre du jour. Nous verrons plus loin, du reste, que la lune conserva toujours, du moins chez les Hébreux, un caractère particulièrement sacré. Elle figurait, si nous osons nous exprimer de la sorte, le pouvoir religieux, par opposition au soleil, pris plutôt comme symbole de la puissance terrestre et civile. N’oublions pas, en effet, que l’année est toujours restée lunaire chez les Israélites, et que le calendrier, au moyen duquel se règle le retour des fêtes et solennités, a, pour ainsi dire, dans tous les temps et tous les pays, fait partie intégrante de la religion.

II

SYMBOLIQUE CHALDÉO-IRANIENNE.

L’esprit méditatif des Orientaux, qui se plaisait à embrasser la nature entière en un vaste système de symbolisme, ne se borna pas à faire dépendre les destinées humaines du cours des astres. Une couleur, un métal

  1. Brandis, Die Bedeutung, etc., p. 282.