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laquelle on nous représente Wischnou se transformant en une jeune vierge d’une beauté merveilleuse, afin de détourner l’attention des ascètes, tandis que Siwa est en train de séduire leurs épouses[1].

Au reste, le culte du dieu thébain Osiris, en vigueur dès les temps les plus antiques, semble surtout avoir pris une grande extension vers l’époque du nouvel Empire.

C’est qu’en effet, plus nous remontons haut dans l’antiquité de l’Égypte, plus les traces de gynécocratie, au point de vue de la croyance, semblent devenir faibles, plus la prééminence semble assurée à l’élément masculin. La triade, par exemple, des riverains du Nil, qui, à une époque postérieure, finit par se composer d’un père, d’une mère et d’un enfant, nous apparaît dans les monuments du haut Empire constituée par trois déités mâles et barbues[2], procédant l’une de l’autre par une sorte d’émanation. Rien, à coup sûr, ne nous rappelle mieux la trinité chrétienne.

Le dualisme se retrouve donc au fond de la doctrine égyptienne tout comme dans celle des Sémites, et généralement de tous les peuples polythéistes. Seulement, chez les riverains du Nil de la plus ancienne période, il paraît bien moins incliner vers la gynécocratie que chez les premiers enfants de Sem.

Parmi ces derniers, il semble que nous puissions constater l’existence de deux écoles différentes. À Babylone, que nous pouvons considérer, relativement au point qui

  1. Sonnerat, Voyage aux Indes orientales et à la Chine, t. 1, liv.  ii, art. 3, p. 314 et suiv., Paris, 1782.
  2. M. l’abbé Ancessi, Job et l’Égypte, chap. iii, p. 67, en note, Paris, 1877.