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L’ordre d’énonciation de ces différents corps célestes correspond-il toujours aux distances respectives qui étaient censées les séparer de notre terre ? Cela semble assez difficile à admettre, ou bien les idées des savants de Chaldée auraient été singulièrement contradictoires sur ce point. La science astronomique devait être assez avancée en Chaldée pour que d’aussi fortes divergences devinssent à peu près impossibles. Il est plus naturel de penser que, dans la rédaction de ces différentes listes, astrologues et devins ont obéi à certaines considérations religieuses ou mystiques dont nous aurions peine aujourd’hui à nous rendre compte.

Ce serait également une lâche assez laborieuse que de chercher à pénétrer les raisons qui, dans plusieurs monuments assyrio-chaldéens, firent appliquer certains nombres spéciaux à diverses divinités dont quelques-unes évidemment planétaires. Voici plusieurs exemples de chiffres ainsi affectés aux dieux de la Babylonie[1] :

NOM DU DIEU. PLANÈTE
corres-
pondante.
NOMBRE corres-
pondant.
NOM DU DIEU. PLANÈTE
corres-
pondante.
NOMBRE corres-
pondant.

Anu.
Bel.
Adar-Samdam
Nisruk.
Shin.

M
M
Saturne.
M
Lune.

60
50
50
40
30

Shamash.
Ishtar.
Nirgal.
Nabu.
Bin.

Soleil.
Vénus.
Mars.
Mercure.
M

20
15
12
10
6

On ignore le chiffre correspondant à Marduk, le dieu

  1. M. Lenormant, Commentaire sur Bérose, frag. i, p. 365, 71 et 104.