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nôtres[1]. Il en était autrement dans le calcul sexagésimal. L’heure babylonienne, dans ce cas, se composait de 24 minutes seulement, c’est-à-dire autant que le nycthemère comprenait d’heures dans le mode de comput précédent. D’un autre côté, le nombre des heures, dans ce même calcul sexagésimal, égalait celui des minutes dans l’heure de 24, au jour légal. Suivant toutes les apparences, en effet, c’est bien des Chaldéens que nous tenons l’usage de diviser notre heure en 60 parties.

On remarquera que la semaine des anciens Babyloniens débutait par le samedi au lieu de débuter par le dimanche, comme celle des Hébreux et des chrétiens. Peut-être y avait-il, à ce mode de procéder, une raison théologique ou plutôt astrologique, dont nous demanderons la permission de dire un mot.

Le samedi se trouvait placé sous la protection d’Adar-Samdan, dieu de la planète Saturne. Or, que personnifiait primitivement cette déité ? C’était le soleil couché[2]. On voyait donc en lui une sorte de génie ténébreux, et, par suite, un dieu néfaste et redoutable, comme présidant à la destruction et à la mort. Voilà précisément pour quel motif les Babyloniens lui offraient des sacrifices de petits enfants. Il jouait, en Babylonie, à peu près le même rôle que l’adversaire d’Osiris, Set ou Typhon, sur les rives du Nil. Par une coïncidence digne

  1. L’heure babylonienne primitive correspondait à deux des nôtres, et il n’y avait, par conséquent, que douze divisions pour le nycthemère ; mais il est certain que le partage en vingt-quatre heures fut de bonne heure adopté par les astrologues orientaux. Elle était déjà en vigueur au temps d’Hérodote.
  2. M. Fr. Lenormant, Essai sur Bérose, frag. xvii, p. 397.