Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 11.djvu/118

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 120 —

une époque fort ancienne, le plus de développement. Les riverains de l’Euphrate, qui furent les plus grands astronomes de ces époques reculées, ne tardèrent point à tomber dans les rêveries de l’astrologie judiciaire. On peut en quelque sorte les considérer comme les premiers inventeurs, les propagateurs véritables de cette science imaginaire. D’après les sages de la Babylonie, en effet, les corps planétaires exerçaient une influence prépondérante sur les destinées humaines, et chacun d’eux présidait à une division particulière du temps.

Maintenant, voici sur quels principes était fondé l’art astrologique en Chaldée. D’abord les planètes se succédaient énumérées dans l’ordre suivant : 1° la Lune ; 2° Mercure ; 3° Vénus ; 4° le Soleil ; 5° Mars ; 6° Jupiter ; 7° Saturne[1]. Cet ordre était, suivant toutes les apparences, celui de la distance supposée entre chacun des corps célestes et notre terre. On commençait par le plus rapproché, qui est la Lune, pour finir par le plus éloigné, c’est-à-dire Saturne. Nous voyons par là que si les Chaldéens ignoraient la rotation de la terre autour du soleil, ils avaient néanmoins fait assez de progrès dans la science astronomique pour en être arrivés à une connaissance passablement exacte de la position relative des diverses planètes.

Chaque jour était d’ailleurs soumis à l’influence du même génie planétaire qui présidait déjà à l’heure par laquelle ledit jour commençait. D’un autre côté, il y avait une double manière de compter les heures composant les différents jours de la semaine. Tantôt le nycthe-

  1. M. Brandis, Die Bedeutung der Sieben Thoren Thebens, p. 261 et suiv. de la revue Le Hermès, Berlin, 1867.