Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 11.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ESSAI

SUR LA

SYMBOLIQUE PLANÉTAIRE CHEZ LES SÉMITES


I

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.


Les données astrolâtriques, qui jouent un si grand rôle dans les religions des peuples de la haute antiquité, spécialement dans les religions égyptienne et chaldéenne, amenèrent de bonne heure les sages et les prêtres à assigner un rôle différent aux planètes et aux étoiles fixes. Ainsi, les habitants de la vallée du Nil, voyant dans tous les corps célestes des compagnons naturels de l’astre du jour, firent des étoiles proprement dites autant de navires ou plutôt de bateliers immobiles au sein de l’empyrée. De là le nom qui leur fut donné de Akhimou-sékhou, littéralement « ceux qui jamais ne hâlent ». Au contraire, les satellites du soleil, parcourant l’espace avec une vitesse inégale à la suite de celui-ci, furent désignés par le terme significatif de Akhi mou-ourdou, litt. « qui ne se reposent pas »[1].

Toutefois, c’est surtout chez les Chaldéens que le symbolisme et le culte des planètes semblent avoir pris, dès

  1. Mr. l’abbé Ledrain, La stèle du collier d’or, § II, p. 855 de la revue Le Contemporain, n° du 1er novembre 1876.