Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 10.djvu/331

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

défaite. Les vieillards devaient attendre la mort impassibles ; elle leur venait après des tortures inouïes. Il était temps, du reste, au dire des indigènes, que le catholicisme leur fût apporté ; l’état de guerre était devenu permanent, et les cultures abandonnées entraînaient la mort successive des plus faibles.

Si les Maristes ont payé leur bienvenue dans ce pays par le martyre de leur premier missionnaire, le R. P. Chanel, son sang a été une semence féconde, car, en quelques années, la famille reconstituée donnait un nombre de naissances double de celui des décès.

Nous espérons que ces progrès ne s’arrêteront pas, et que la petite île de Futuna, dans laquelle le missionnaire auquel nous devons ce travail a passé vingt ans, saura conserver le souvenir de celui qui en a fixé la langue par un travail des plus consciencieux[1].


  1. Pour plus amples renseignements sur Futuna, voir : Vie du vénérable P. M. L. Chanel, par le P. Bourdin, chez Lecoffre, 90, rue Bonaparte, à Paris.