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quelques plantes européennes apportées par les missionnaires : ananas, melons, cannes à sucre, etc.

Le bord de la mer présente une ceinture de cocotiers. La faune de l’île est assez pauvre ; les chiens et les cochons sont les animaux domestiques trouvés dans l’île par les premiers navigateurs ; les uns et les autres servaient à l’alimentation.

Les oiseaux sont ceux des îles Wallis : perruches vertes et rouges, pigeons et canards sauvages, moineaux noirs (miti uli), rossignols (miti tokiko), etc. On trouve dans les bois un serpent python de taille énorme, non venimeux. Ajoutons, pour le revers de la médaille, que l’île est visitée de temps à autre, aux mois de décembre, janvier, février et mars, par des cyclones qui renversent les cases des naturels, détruisent leurs récoltes et brisent les cocotiers.

Les tremblements de terre sont également fréquents, mais ils font plus de bruit que de mal, des cases en bois n’ayant pas grand chose à redouter d’une secousse, quelque violente qu’elle soit.

Les naturels croient alors que le dieu Mafuikefulu, qui dort près d’un bon feu à une grande profondeur sous l’île, se retourne dans son lit.

Ces naturels appartiennent à la pure race polynésienne, race douée de qualités guerrières remarquables et d’instincts nautiques plus sérieux que ceux des anciens Grecs. Si l’on en croit la tradition, elle a pour point de départ les îles Samoa, et de là se répandant à l’est et au sud ; elle a écrasé ou assujetti dans toute l'Océanie centrale et jusqu’en Nouvelle-Zélande cette autre race noire à cheveux crépus, qui, venue antérieurement de l’ouest, l’avait précédée dans tous les archipels.

On rencontre encore des familles à cheveux laineux jusque dans les îles Tuamotu, à l’est de Tahiti. On sait d’ailleurs que les indigènes de l’île de Pâques appartenaient à cette même race noire.

Les affinités de la langue des Futuniens avec celle des habitants d’Uvea, de Samoa, de Tonga, de Tahiti et avec les Maoris