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manière de, à la façon de, et il est issu d’un verbe aryaque BHA, briller, luire, paraître, qui a servi à former un grand nombre de verbes diminutifs, et que l’on retrouve dans le sk. bhâti, il resplendit, il brille, il paraît, dans le grec ΦΑΩ, briller, luire, paraître, dans le latin FAX, FACIS, lumière, etc, etc.

Nous verrons plus loin, à l’étude particulière que nous ferons de chacun de ces cas, comment ce suffixe verbal BHI, avec les sens que nous lui connaissons dès maintenant, a pu contribuer à la formation de l’instrumental, du datif et de l’ablatif pluriels.

II. Les grammairiens qui ont osé essayer une méthode synthétique, et parmi lesquels nous citerons avec honneur MM. Eichhoff[1] et Dutrey[2], ont adopté un système de classification des désinences qui, outre qu’il a l’avantage d’être parfaitement scientifique, présente un intérêt pratique des plus sérieux.

Ce système, qui repose sur l’étude comparée de la dérivation indo-européenne, reconnaît deux déclinaisons nominales : une déclinaison simple et une déclinaison générique ; mais comme les formes de ces deux déclinaisons, les seules que l’on devrait trouver dans les grammaires classiques, sont les mêmes prises séparément, nous allons étudier ces formes les unes après les autres, nous réservant de donner ensuite un aperçu général de la déclinaison, et de compléter cet aperçu par des tableaux qui devront graver dans l’esprit du lecteur les désinences indo-européennes.

Nous commencerons donc par étudier les cas.

En dehors du vocatif, dont nous parlerons tout à

  1. Parallèle des langues de l’Europe et de l’Inde. Impr. Roy. Paris, 1836, in-4o, p. 394 et 509.
  2. Grammaire latine, Paris.