Autre exemple. Quelle conception scientifique tiré-je de la connaissance que dicere est logiquement notre dire ? Ne dois-je pas être tenu de reconnaître dans le dicere la forme typique daikasai ? La racine DIK, montrer, indiquer, (sansk. diçâmi ; je monte, gr. δείϰνυμι, je montre ; go. teiha, j’annonce), se gune, daik, en s’unissant au suffixe neutre — as, de là le nom neutre daikas, la montre, le montrer[1]. Au datif nous avons daikasai, très régulier[2], dont la traduction rigoureuse sur le domaine latin, avec dic pour deic[3], r pour s[4] et e pour ei, est dicere. Quant à cette fonction d’un datif comme infinitif, ce n’est pas ici le lieu d’en rendre raison ; j’en fournirai seulement deux ou trois exemples tirés de la langue védique :
Ud….. mumugdhi….. pâçam… jîvasê,
Détache….. le lien….. pour vivre, c’est-à-dire pour nous donner la vie.
(En passant je ferai remarquer que jîvasê répond exactement à vivere.)
Avasṛjah sartavê sapta sindhûn ;
Tu émis, pour couler, les sept fleuves.
Sartavê est le datif du nom neutre sartum représentant exact du latin saltum, sauter, jaillir, s’élancer ; le supin actif n’est en effet qu’un nom neutre à l’accusatif, et telle est l’explication de cette règle grammaticale qui
- ↑ Cfr., de la racine kru, entendre, gunée ; krav-as, l’entendre, sk. çravas, gr. ϰλέϝος (klewos).
- ↑ Cfr. manasai dat. de manas, esprit, sk. manasê, ou encore kravasai, sk. çravasê.
- ↑ Cfr. vîcus = veicus, = gr. ϝοἶϰος (woikos) ; = sk. vêças, ou encore divus = deivus = sk. dêvas.
- ↑ Cfr. le génit. generis pour genesis = γένους ; pour γένεος, γένεσος = sk. j́anasas.