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DE L’ARYAQUE AU FRANÇAIS
l’étude et l’enseignement
DE LA LANGUE FRANÇAISE
d’après
la méthode historico-comparative

Assurément il y a lieu de s’étonner que l’étude de notre langue nationale n’occupe pas à l’heure actuelle, dans l’enseignement universitaire, le rang auquel elle a droit sous tous les rapports. M. Baudry, si compétent en ces sortes de questions, a protesté énergiquement contre cette inqualifiable dédain pour une étude qui nous touche de si près : « Est-il croyable, dit le savant philologue, que dans toute la durée des classes il n’y ait pas, sauf la bonne volonté accidentelle du professeur, une heure destinée à exposer le passage du latin au français ? [1] » Et pourtant il n’y aurait là qu’un premier pas de fait : l’origine vraie du français, ce n’est pas à l’idiome latin qu’il la faut demander, c’est au type commun indo-européen, c’est à la langue aryaque. — La linguistique n’est plus aujourd’hui un art fantaisiste et personnel de rapprochements étymologiques : au milieu des sciences naturelles elle a sa place indiscutée, — elle reconnaît des lois ri-

  1. Revue de l’instruct. publ., 1er mars 1866.