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lativement simples, par une forme supérieure ou plus complexe qui les embrasse dans son unité. On le voit, c’est comme dans la dérivation, comme dans la formation de tous les organismes, l’éternelle règle de l’individualisation progressive. Ici, comme chez les plantes, comme chez les animaux, l’unité croît avec la complexité, et le vocable est d’autant plus un que sa forme intellectuelle créatrice s’est soumis un plus grand nombre d’éléments lexiques divers.

Ce serait ici le lieu d’indiquer quelques-unes des plus intéressantes découvertes de la linguistique indo-européenne sur le domaine des flexions grammaticales, et je le ferais volontiers, si le lecteur ne devait trouver plus loin, dans ce même numéro de la Revue, un premier article de M. de Caix de Saint-Aymour sur l’histoire naturelle de la déclinaison.

Quelque parfaite que soit la grammaire d’une langue, elle n’est et ne saurait être que la très humble servante de la syntaxe. L’arrangement des mots dans la proposition et l’arrangement des propositions elles-mêmes dans l’unité de la phrase qui contient plusieurs jugements exprimés présenteront toujours le plus vif intérêt, surtout lorsqu’on étudiera l’influence que les formes habituelles de la phrase peuvent exercer sur l’activité de la pensée. Il y aura là bien des esclavages traditionnels à signaler, même sans sortir des variétés de la syntaxe indo-européenne. Mais cette vaste syntaxe comparative des idiomes aryens aux différentes époques de leur vie, soit commune, soit individuelle, est encore un de ces monuments que l’avenir érigera. S’il me fallait donner ici un modèle du travail à exécuter dans chaque chantier spécial pour la préparation des matériaux à fournir à l’architecte d’un tel monument, je citerais la syntaxe comparée