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— 440 — court, petit, recoupé. Non moins énergique, non moins signi- ficatif est le monosyllabe verbal QaTS (yp), fendre, cou- per, d'où QâTSaTS, QâTSâH, QâTSaR, QâTSaB, il coupa, il amputa. Mille pardons, messieurs, pour tous ces détails : mon ex- cuse est dans les exigences de ma thèse. Je fais ici une dé- monstration scientifique, et, vous le voyez, la science positive ne saurait se passer de faits et de détails. Je crois en avoir produit suffisannnent pour pouvoir répéter, avec la confiance d'être compris de tous, la double loi morphologique du verbe simple ou monosyllabe verbal irréductible des Sémites : 1° Ce verbe simple est constitué par une syllabe fermée, ou, ce qui est la même chose, par deux consonnes entre les- quelles résonne une voyelle. 2° Ces deux consonnes constitutives sont toujours des con- sonnes d'organes différents. Voici maintenant les principaux verbes simples de la pa- role indo-européenne. La forme sous laquelle je vais les présenter est la forme aryaque, c'est-à-dire la forme orga- nique primitive, telle que la fournissent l'analyse et la com- paraison du sanskrit et du zend, du grec et du latin, du gaélique et du kymrique, du gothique etdutudesque (ancien- haut-allemand), du slave et du lithuanien, toutes langues qui, vous, le savez, mais on ne saurait trop le répéter ici,- ne constituent au fond qu'une seule et même langue, n'ayant qu'un seul vocabulaire et une seule grammaire. A tout instant, dans nos mots père pour patrem latiii, paterne et paternel avec paternité, patrie et patriote, pâtre ei pasteur, paître, appas, et re2)as, pain pour lat. vanem, panade, ei compagnon, etc., etc., nous répétons quelque produit du verbe simple PA, skr. pâ : 1" fléchir, courber ; 2" garder, conserver, nourrir (p. 152). Eh bien! ce verbe simple PA, auquel nctre race a dû le nom du ehef