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accus., kam, kâm, kim. Les langues germaniques, sifflant le K en H selon leur vieille habitude (elles sifflent bien le T en TH et le P en F), ont fait de ce pronom commun KWAs et KWAd, qui et quoi, hwas, hwes, hwer et hwat. Malheureusement pour l’intégrité organique des mots d’outre-Rhin, le h tomba toujours devant l, n, r et w, si bien que nos Allemands d’aujourd’hui prononcent et écrivent wer qui ; was, quoi ; wo, où ; warum, pourquoi, etc., au lieu des anciens hwer (pour kwes = kwas), hwas, hwo, hwarumbi, etc., de leurs pères. L’Anglais a été plus heureux, car il a conservé le h = k organique ; mais il écrit wh pour hw. Cette faute d’orthographe, généralement acceptée depuis longtemps, n’a jamais eu la moindre influence sur la prononciation correcte du pronom : nos voisins d’outre-mer écrivent what, quoi, mais ils prononcent hwat (houot) en dépit du lapsus calami. Il y a plus de correction chez les Slaves.

Au nominatif, les Russes et les Polonais ajoutent le démonstratif TA à l’interrogatif KA dans leur kto, qui, czto, quoi. Les premiers disent encore koi, koia, koe, quel, quelle ? Les Lithuaniens, comme toujours, sont plus purs c’est-à-dire plus primitifs, car ils disent kas, ka.

En grec, l’interrogatif KA est représenté par ϰο, mais seulement dans des dérivés, encore ce ϰο se change-t-il souvent en πο (l’explosive forte des lèvres, π, remplaçant l’explosive forte du palais, ϰ) comme dans ϰως et πως, ϰοτε, et ποτε, ϰοτερος et ποτερος. Kl est représentée dans la même langue par τι pour ϰι dans τις, τι, cfr. πενΤε et πεμΠε pour l’organique πεγΚε.

Le pronom relatif ou conjonctif de la langue aryenne primordiale fut YA, yas, yâ, yat, — gr., ὁς, ,ἡ, ,ὁ (y remplacé par h, comme fréquemment), — slav., je, — goth., ja, dans des adverbes conjonctifs. D’après un procédé