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toutes les formes du latin vieillissant et se gâtant, c’est-à-dire l’espagnol, l’italien, le portugais, le français, le provençal et les autres patois romans se taillèrent un article dans l’étoffe du pronom dérivé ille, illa, illum, illam, illi, illæ, illos, illas et de là leur il et leur el, leur lo ou la et leur le, leur li ou gli et leur los, leur le et leur las, etc. Diminutif de Inus, le représentant perdu du pronom Anas, cfr. skr. êna, celui-là, ille est pour inle contracté de inule, comme ullus, quelqu’un, est pour unlus, contracté de unulus, diminutif de unus, un, quelqu’un.

Dans les langues germaniques, c’est Tya, sansk. tyam, tyâm, tyad (accusatifs), dérivé de TA, qui a donné l’article thie(s), thët, angl. the, bas-allem. de, allem. der, die, das, le, la, le.

La langue aryaque possède deux pronoms déterminatifs riches tous deux en dérivés : I que tous les lecteurs reconnaîtront dans le latin Is, Ea pour Æa autrefois AIa, Id et A dont le neutre Ad ou At, devenant préfixe et préposition, marque un point déterminé dans l’espace ou parfois la tendance vers ce point. Toutes les prépositions aryaques sont ainsi des demi-pronoms, des formes pronominales individualisées et abstraites marquant un lieu (il n’est pas question de substance ou d’individu), une position relative dans l’espace et, par suite, une direction particulière du mouvement inhérent à l’idée verbale ou à l’idée d’action. N’oublions point que c’est ce même pronom simple A qui a donné le pronom dérivé Ana, celui-là, avec son comparatif Anya, sanskr. anyas, lat. alius pour anius, etc.

L’interrogatif indo-européen est KA, KI, KU et, avec renforcement par le W intercalaire, KWA ou KWI, lat. quis, quæ, quid, notre qui, quoi ; sanskr. kas, kâ, kim,