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bien que longue, en est facile, plus facile que celle du sanscrit, du grec ou du latin, par exemple ; il entrera tout à fait dans la série des langues connues, et le peuple arriéré qui le parle encore aujourd’hui abdiquera ses prétentions que nul n’osera plus soutenir. On reconnaîtra une fois de plus que l’intelligence humaine s’est développée partout de la même manière ; on aura une preuve de plus des progrès accomplis depuis les siècles reculés où nos ancêtres habitaient les cavernes des montagnes. En même temps, le penseur, qui songe aux destinées de l’humanité, en sera arrivé à ne plus regretter les illusions que lui enlèvent chaque jour une à une des découvertes nouvelles ; mais il envisagera désormais l’avenir avec confiance, avec sérénité : les fils des sauvages de l’âge de pierre voient déjà les premières lueurs de la vérité sur leur origine et leur histoire : que ne feront pas, que ne sauront pas nos descendants ?

Bayonne, le 22 septembre 1867.
Julien Vinson.