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ques, notamment le remplacement des pronoms relatifs par des tournures participiales ; l’ignorance primitive de la distinction des genres ; l’emploi de postpositions ; l’usage de répétitions enfantines pour marquer le superlatif ; l’emploi habituel de mots imitatifs ; la prononciation emphatique des mots dans certains cas ; l’impossibilité de commencer les mots par la lettre r (dans les mots empruntés, une voyelle est préfixée, mais non pas au hasard : on prend i si l’r est suivi de a, i ou e, et u s’il est accompagné de u ou o ; en basque, on procède d’une manière analogue : er-rege, ar-roca, ir-ri, etc.) ; l’identité de quelques racines et l’observance de quelques mêmes règles harmoniques, etc. Je trouve aussi en tamoul des traces d’un mode ancien de détermination au moyen d’un pronom de la troisième personne : on lit dans les poètes pon’n’adu « l’or, » formé de pon’ « or » et de adu « cela, » maramadu « l’arbre, » formé de maram « arbre » et de adu « cela. » Enfin les permutations basques de l en r et de r en d (à Urrugne, j’ai entendu dire eratea pour edatea ; à Sare, adhana pour arhana, et dans plusieurs endroits uda pour ura), semblent indiquer que le basque a possédé des consonnes cérébrales ; on sait qu’elles étaient employées en finnois et que les dravidiens en font encore de nos jours un usage constant. Aucune de ces analogies n’est suffisante pour prouver la parenté du basque et du tamoul ; je conclus seulement avec M. de Dumast, de Nancy « que les langues dravidiennes appartiennent à la même, non pas famille, mais classe que le basque. Visiblement, les langues ibériennes, euscariennes, etc., étaient du même temps que les langues dravidiennes… Le basque n’a rien de commun avec le tamoul et le télougou, ni avec le huron et l’assinibouin, mais il offre un facies absolument analogue. Il appartient à ce qu’on appellera, si l’on veut, l’âge de pierre de l’humanité. Aux époques susdites, il n’existait encore aucune