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mâle) et d’une bourdonnante (pôle faible ou mineur, élément féminin).

La paire des soufflantes labiales a pour bourdonnante v et pour sifflante f[1].

La paire des soufflantes dentales a pour faible ou bourdonnante z et pour forte ou sifflante s.

Dans la paire des soufflantes palatales, j (ou g devant e et i) est le bourdonnement doux et faible ; ch est le sifflement âpre et fort. Nos six soufflantes sont donc :

Paire labiale v—f,

Paire dentale z—s,

Paire palatale j—ch.

Nous avons de même six consonnes explosives formant trois paires nouvelles où le pôle mineur s’accompagne d’un doux murmure vocal (b, d, gue), tandis que le pôle mâle est dur et complètement muet (p, t, k). Ces trois paires de bruits instantanés se distribuent ainsi :

Paire labiale b—p,

Paire dentale d—t,

Paire palatale g (g dur)—k.

Ici finit le système d’opposition polaire, car nos trois nasales m, n et gn (digne, seigneur), et nos deux vibrantes r et l sont, comme partout, forcément neutres et en dehors de tout contraste sexuel.

Tel est le tableau systématique de nos dix-sept consonnes.

Nous en avons bien deux autres, mais elles ne sont pas officiellement reconnues. Cette pensée, un peu outrecuidante en apparence, demande une explication. Prononcez toi, moi, roi, loi, et, outre le bruit de la consonne

  1. Prolongez durant quelques secondes l’émission du bourdonnement et du sifflement contrastés