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de la langue aryenne primordiale ? Que devinrent-elles dans le sanskrit ? Comment se modifièrent-elles dans leur passage au zend ? Quelles variations ont-elles subies en se faisant latines, grecques, gothiques, etc., etc. ?

Grâce aux recherches phonologiques de Jacques Grimm sur le terrain des langues germaniques[1] et de M. Pott, sur le domaine des langues indo-européennes[2], recherches poursuivies et contrôlées par les études de MM. Bopp, Benfey[3], Ebel, Ahrens, Léo Meyer, Curtius, Kuhn, Diefenbach, Spiegel, Pictet, Ascoli[4] et d’autres encore ; grâce, dis-je, à tous ces travaux si bien résumés et parfois si heureusement complétés par M. Schleicher[5], la science peut aujourd’hui répondre à cette importante question de l’histoire naturelle du langage dans la race supérieure de l’humanité.

Elle prouve, entre autres choses, que, si le sanskrit a bien conservé les sept voyelles aryaques et les deux diphthongues allongées (âi et âu), il a changé la diph-

  1. Deutsche Grammatik, 4 parties, 1819-1837. La 3e édition est de 1840.
  2. Etymologische Forschungen, etc., 1833 et 1830. La première partie de la 2e édition parut en 1859.
  3. Griechisches Wurzellexikon, 1839 et 1842. — Kurse Sanskrit-Grammatik, 1855. Voir aussi, outre sa grande grammaire sanskrite, le glossaire de son édition du Sâma-Véda, sa revue trimestrielle intitulée Orient und Occident, etc.
  4. C’est dans la Zeitschrift für vergleichende Sprachforschung, etc., de M. Kuhn, 1851-1867, c’est dans les Beitraege zur vergleichenden Sprachforschung, etc., de MM. Kuhn et Schleicher, 1856-1867, qu’on peut le plus aisément suivre les évolutions successives de la phonologie indo-européenne.
  5. Compendium der vergleichenden Grammatik der indo-germanischen Sprachen, 1861-1862. Une seconde édition de cet ouvrage a paru en 1866.