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sité avec une forme normale, un accident avec la règle.

Elle ne demandera pas les lois de la santé à un organisme malade plus ou moins mutilé. Elle pourra, sans crainte de se tromper, retrouver et isoler les organes divers absorbés dans les formes supérieures d’un appareil plus ou moins complexe. Elle verra comment ces organes monosyllabiques, — verbes simples ou pronoms simples[1], — ont pu suffire à la race aryenne dans la première période de son développement intellectuel.

Succédant alors aux investigations analytiques, le travail de synthèse ou de réorganisation partira de ce monosyllabisme primitif, accusé partout dans l’aryaque comme un moment de sa vie première, pour refaire en quelque sorte toutes les combinaisons successives de ces monosyllabes verbaux et pronominaux, soumis dès lors aux lois bien connues de la dérivation et de la composition.

En somme, reconstruire l’aryaque pour rendre possible la physiologie et la pathologie des langues de notre race, tel est l’objet de la linguistique indo-européenne.

Déjà, dans cette science de la vie et des maladies de la parole aryenne, il est une foule de données certaines du plus haut intérêt. Je voudrais les résumer ici. Pour plus de concision ou, ce qui est la même chose, pour plus de clarté, je demande la permission de remplacer la méthode inventive des chercheurs par la méthode didactique qui, voyant de haut les résultats obtenus et les applications heureuses et fécondes des lois déjà découvertes, les coor-

  1. Les cris ou interjections constituent un langage à part, inférieur et peut-être antérieur au langage analytique, né du perpétuel contraste des idées de substance et d’action.