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Par elle-même, comme par ses formes secondaires ou dérivées stabh, stag, stap, la syngenèse STA, eSTAblir et être eSTAbli, est sans contredit l’une des plus fécondes de la parole aryenne. Ne vous arrêtez pour le moment qu’aux formes latines ; rappelez-vous STAre, conSTAre, reSTAre, praeSTAre, inSTAre, etc., etc. ; et ce thème STAtu, en composition STItu, dans STAtuere, conSTituere, inSTItuere, deSTItuere, proSTItuere, subSTItuere, etc., sans compter STAtua, STAtutum, etc. ; et ce thème redoublé siST, établir fortement, dans siSTere, insiSTere, consiSTere, resiSTere, exsiSTere, d’où existere, exister, subsiSTere, etc., etc. Nous reverrons tout-à-l’heure dans BHU établir, être établi, ce passage par individualisation de être établi à exister, être. Pour le moment, il m’en coûte ( — couste — conste — conSTAT), de le conSTATer, ici, force m’est de montrer combien nous avons affaibli l’imitation de l’effort compressif, STA, dans nos formes verbales si usitées, mais si altérées, j’êtais ( — estois — estoibs — STAbam), — étant ( — estant — STAntem), — été, j’ai été ( — esté — estet — estat — STAtum), formes où l’on voit se reproduire la particularisation de l’idée d’être établi en celle d’exiSTer.

La racine verbale dérivée STIgh, du verbe primitif STI[1], presses sur, s’individualisa d’abord en faire une empreinte, imprimer, laisser trace ou veSTIge (idée accessoire de l’effet visible) et en piquer, STImuler, par l’idée accessoire de la terminaison en pointe chez la chose pressant sur, appelée alors STImulus, inSTInct, inSTIgation, STImulant, etc. ; puis l’idée déjà individualisée de

  1. L’ensemble du parallèle prouve l’existence d’au moins trois formes secondaires ou dérivés de ce verbe STI ; ce sont : STIg, STIb et STIgh, représentés en grec par οτιγ, οτιβ et οτιχ.