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Nous avons encore à noter le changement de v, en l, ou peut-être de m en l (comparez scr. dhṃâ, latin fta) dans la syllabe lens ou lentus, rapprochée par Bopp de scr. vat, vant, zend vent, grec ϝεντ, εντ.

Les changements le plus considérables sont pourtant ceux que le v aryaque subit en suivant immédiatement une consonne. Il est rarement conservé, et nous ne connaissons comme exemple de son maintien, même sous forme de u que les deux mots suad-ere de svad, (scr. svad, et suavis, au lieu de suâdv-is scr. svâdu, et suus de sva). Souvent il disparaît dans la voyelle qui le suit, dans une voyelle unique qui, la plupart des cas, en perpétue la substance par un o ou un u. Ainsi nous voyons :

Can-ere de KVAN, scr. hvaṇ.

Can-is de KVAN ou KUN, scr. çvan, çun.

For-es de DVAR, scr. dvar.

Son-us de SVAN, scr. svan.

Sop-or, som-nus de SVAP, scr. svap germ. svaf et slaf.

Sud-or de SVID, scr. svid, gr. ἱδ, germ. swit.

Soror (sosor) de svasar scr. svasṛ ; gem. svistar.

Sol de svar, scr. surya.

Socer de SVAKURA, scr. çvaçura, russe svekor, all. schwäher, grec ὲϰυρος.

Quelquefois le v ne se résout pas ainsi, mais se consonantifie et paraît ou sous la forme d’une vraie labiale, ou se fait remplacer par une des semi-voyelles plus caractérisées et plus résistantes. Le v, prononcé comme u dur, après une voyelle, s’approche dans sa physiologie du r et puis du l.

Le v aryaque se condense en p après s, dans les mots :

Sponte de sva, suus, de svante, sorte d’ablatif.

Spirare de svas ; scr. çvas (comme çvaçura pour sva-