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pologie. On ne peut plus nier que, si la science doit admettre des langues indo-européennes, elle doit également déclarer qu’il n’y a pas de nations indo-européennes. La seule histoire de ce qui s’est passé au moyen âge nous enseignera à ce sujet, et les hypothèses sur la formation des nations antiques comme procédant des seuls Aryas, commence déjà à rejoindre tant d’erreurs aujourd’hui abandonnées.

Si la grammaire des langues antiques, comme celle des langues modernes, a un même caractère bien défini, le dictionnaire nous démontre, même négativement, la vérité de notre thèse. Les philologues jusqu’ici, et je fais la même chose dans le présent travail, se sont attachés à prendre dans le dictionnaire sanscrit, grec, latin, slave, les mots qui leur paraissaient présenter une analogie avec les autres langues. Ainsi l’on parvient, en parcourant une assez grande quantité de mots, à faire croire à une très grande similitude qui éclaterait partout dans le dictionnaire. Erreur complète !

Quand on se place à un point de vue plus élevé, quand on envisage le dictionnaire d’une langue dans son ensemble, ce qui jusqu’ici n’a pas encore été fait, quand on ne cherche pas seulement les vocables qui peuvent se rattachera un autre idiome indo-européen, quand on n’exclut pas ceux qui manifestement n’ont aucun rapport avec une des langues connues, on acquiert, dans la forme d’une preuve négative, la certitude de l’existence d’un ou plutôt de plusieurs éléments allogènes qui ont, dans de différentes proportions, envahi le lexique des langues aryennes.

J’ai fait le travail pour le latin et le grec. En tenant compte des racines seules et même des dérivations primitives de ces dernières, mais en laissant de côté tous les