qu’une appréciation plus élevée encore doit nécessairement faire naître.
Qu’il nous soit seulement permis de poser, avant d’étendre le domaine des études aryennes proprement dites, quelques principes qu’il est bon de ne jamais perdre de vue dans le développement scientifique. Les langues, telles que nous les connaissons, je parle des idiomes chefs de souche, forment leur organisme selon un seul principe, un seul modèle, qui, malgré des divergences assez notables, retrace toujours le même caractère, rappelle toujours la même physionomie de famille. L’organisme des langues anciennes est en cela comparable au phénomène des langues de formation secondaire ; le caractère néolatin éclate en espagnol, en français, en italien, dans la grammaire, quel que soit d’ailleurs le changement que le dictionnaire a subi en accueillant des éléments hétérogènes, et de même, la physionomie de l’anglais reste toujours germanique, quelque considérables que puissent être les apports que son lexique doit aux langues latines.
Ce même caractère se révèle avec une pareille intensité par l’étude des langues antiques, des idiomes chefs de souche. Les Aryas, en pénétrant sur le sol européen, ont implanté leur caractère linguistique, mais ils n’ont pas effacé le souvenir des aborigènes qu’ils trouvèrent dans les différents pays, et de là, les nouveaux habitants se sont superposés, comme une couche nouvelle, à ceux qui existaient déjà, et, par la suite, se sont mêlés aux populations existantes en Europe, pour former des êtres ethnographiques nouveaux. L’existence de ces anciennes populations est attestée d’abord par les quelques débris d’histoire qui nous ont été transmis, puis par les découvertes toujours renouvelées de la géologie et de l’anthro-