avez extrait une phrase qui n’a pas le sens que vous lui attribuez, vous pouvez lire qu’il faut, « à défaut de la langue mère aujourd’hui perdue, » rapprocher les idiomes classiques de l’une des sœurs issues du même sein.
Vous le voyez, Monsieur, en vous attaquant à moi, vous tirez sur vos troupes. Je suis du même avis que vous, et c’est pour moi une trop bonne fortune pour que je ne la revendique pas hautement, même contre vous.
Agréez, Monsieur, l’expression de mes sentiments les plus distingués.
Tous ceux qui aiment le vrai pour le vrai seul comprendront la joie que m’a donnée cette lettre en m’apprenant que j’avais mal compris certaine phrase où le savant professeur du Collége de France me semblait établir une distinction au profit du sanskrit védique. Et pour que le lecteur puisse voir avec quelle bonne foi je me trompais, je transcris de nouveau ce passage qui fut la source de mon erreur : « La langue indo-européenne primitive, autant que nous en pouvons juger par le monument le plus ancien qui nous EN est resté, c’est-à-dire par les Védas, n’est pas, comme on pourarait le croire, une langue pauvre et grossière. »
Cette phrase qui m’avait trompé, comme elle a trompé plus d’un linguiste, me vaut, avec une délicieuse lettre, l’assurance d’une parfaite unité de vues sur un point fort grave de doctrine. N’est-ce pas le cas de dire : Heureuse erreur !