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compter trente-neuf noms géographiques, ont été lus de la même manière.

Si MM. Hincks, Rawlinson et de Saulcy ont fondé la méthode d’interprétation des cunéiformes assyriens, M. Jules Oppert est le premier qui en ait scientifiquement reconstitué la langue. Sœur de la langue hébraïque et des autres langues dites sémitiques (syriaque, chaldaïque, arabe, etc.), l’assyrien « se rapproche, dans ses lois phonétiques, à l’égard des consonnes, de l’hébreu et de l’arabe, et s’écarte des langues araméennes. » Aussi bien tous nos hébraïsants, après avoir lu les parallèles établis par M. Oppert aux pages 5-10 de ses Éléments de la langue assyrienne (1860), voudront-ils continuer l’étude comparative de la vieille langue de Babylone et de Ninive. Ce qui les séduira surtout, c’est une liste de plus de cent formes verbales assyriennes trouvées dans les inscriptions trilingues avec la traduction perse toutes les fois qu’elle se rencontre dans les monuments. On dirait que le savant auteur de la Grammaire assyrienne tient à faire des prosélytes et des disciples ; car, dans son étude sur l’État actuel du déchiffrement des inscriptions cunéiformes (1861), il institue une véritable méthode pratique de lecture. Je recommande instamment les pages 5-7 de cet opuscule à tous ceux qui voudront acquérir la conviction qu’on possède aujourd’hui les principes certains de l’interprétation des textes cunéiformes. Enfin, M. Oppert a publié depuis, non-seulement les Inscriptions assyriennes des Sargonides et les fastes de Ninive, mais encore les Fastes de Sargon, roi d’Assyrie (721 à 703 avant J.-C), traduits et publiés d’après le texte assyrien de la grande inscription des salles du palais de Khorsabad ; ce dernier ouvrage en collaboration avec M. Joachim Ménant, à qui l’on doit