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firmer les vues du savant français, en parfait accord déjà, bien que sans entente préalable, avec les démonstrations du philologue irlandais, M. le Dr Hincks. J’insiste sur cette concordance entre des trouvailles scientifiques faites simultanément par trois esprits d’une rare sagacité en Irlande, en France et dans l’Asie occidentale.

La traduction de l’inscription commémorative du roi Nabuchodonosor, trouvée par M. Rawlinson à Borsippa, dans les ruines babyloniennes, fut entreprise non-seulement par celui qui en avait fait la découverte, mais encore par M. Jules Oppert et par M. Fox Talbot. Ici encore, à part quelques légères dissonnances amenées par deux ou trois mots d’une signification douteuse, règne la plus parfaite harmonie entre les procédés des interprètes et les résultats de leurs interprétations.

À cette seconde épreuve, aussi peu concertée et non moins glorieuse que la première pour la science des cunéiformes assyriens, il faut en ajouter une troisième plus décisive encore s’il est possible, mais voulue, cette fois, et préparée par M. Talbot. En 1857, ce savant assyriologue anglais remit sous pli cacheté à la Société asiatique de Londres sa traduction d’une longue inscription trouvée à Kalah-Sherghat et commémorative des exploits d’un Tiglath-Pilésèr, antérieur à celui de la Bible. Il demandait et il obtint du conseil de la Société la comparaison de sa traduction avec celles qui seraient faites du même texte par d’autres assyriologues. Les concurrents furent, en dehors de M. Talbot, MM. Rawlinson , le Dr Hincks et Jules Oppert. Eh bien ! le xviiie volume du Journal de la Société asiatique de Londres en fait foi, rien de plus frappant que l’accord remarquable qui règne entre les quatre traductions. À part deux ou trois variantes, tous les noms propres, parmi lesquels il faut